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Envie d'une plume

Envie d'une plume
  • "Le petit lapin de Playboy ronge mon crâne végétal. Shoe shine boy. Oh Marilou petit chou. Qui me roulait entre ses doigts comme du caporal. Me suçotait comme un cachou. Et savait le dialecte chou. Poupoupidou. Tu sais ma Lou."
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Envie d'une plume
28 novembre 2007

Motus les bouches décousues

Non, pas par là !
Pose ton cul !
Reviens ici !
Un soupir retentit, c'est de ta bouche qu'il s'est enfuit.
Tu perds ton débit pourtant énergique, ton esprit est las de tout ça, de leur cirque.
Des jongleurs de mots, des pies brailleuses, des clowns de la maxime mais aucun mime...
Assez des consignes, de leurs signes, dés lors, motus sera ton insigne.
Tu restes passive, apathique face à leurs rires homériques.
Tu ne les entends plus, ils parlent tous trop, beaucoup trop.
C'est le calme dans ta tête, le vacarme dans la pièce.
Ton regard se fixe dans le vide, oeil aride, eux te préféraient avec tes brides.
Ils ne savent ce que tu imagines et ton mustisme les rend avides...
Mais grâce à leur nombrilisme, ils se ravisent vite, sont rapides.
Chacun retourne à ses démêlés aseptisées,
Chacun raconte ses secrets bientôt dévoilés.
Toi, tu épouses sans hésiter le silence et sa sérénité.


Anaya 2007

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20 novembre 2007

Au nez

Huit ans tout juste soufflés, au milieu de la cuisine agenouillée, la goutte au nez.
Le carrelage est froid, je serre mon doudou tout contre moi.
Le silence résonne dans la bâtisse, je suis encore soliste.
Jamais là, jamais présents.
Elle, elle a le coeur en veilleuse, peu scrupuleuse, en autarcie la profiteuse.
Lui, au loin, accaparé par sa perplexité, aussi soucieux que radieux.
Préserve toujours les apparences ma fille,
les autres finissent par se transformer en escadrille.
Pas d'hyposthénie, si tu ouvres une porte, ça sera l'eau-forte.
Acide asthénie.
Il m'a dit que ma vie en dépend alors je leur offre le néant.
On a le même sourire, pour mieux vous fuir.
L'espace m'opprime.
Je me lève, tenant mon doudou par les oreilles,
il n'aime pas ça d'ailleurs, il me traite d'oppresseur.
Qu'est ce qu'il peut bien connaitre aux dictateurs lui?
Je l'aime de tout mon coeur.
Mes petons ne font que survoler les dalles en pierre du salon,
je monte l'escalier en béton. Je pense à Pygmalion.
Il etait certainement seul lui aussi dans une grande maison.
Je ne sais pour quelle raison j'azimute mon poisson.
On parle Winnie l'ourson. Il se prétend lui aussi à l'abandon.
Mais pas d'anxiété, une tournée et il aura oublié.
Comme moi. Parfois on préfére occulter.
Mon doudou, ce petit chou est jaloux...
Il aimerait avoir un esprit si mobile et aussi jouer aux billes.
Il reste sobre cachant l'opprobe.
Poisson pané lui rit au nez.


Anaya, 2007

14 novembre 2007

A l'abordage

Elle se lève, prend le large.
Sa jupe en déferlante redescent le long de ses cuisses.
Seule à bord de son vaisseau, elle refuse de se laisser prendre d'assaut.
Elle écume ses pensées érotiques en rasant les mûrs de cette maison aristocratique.
Elle se retrouve nez-à-nez avec celui qu'elle fuyait.
Une tempête dans sa tête l'entête.
Il s'approche, elle recule mais il ne capitule.
Au pied du mur, l'etau se resserre alors que le forban l'enserre.
Plaquée contre la cloison, les voix du désir hurlent en elle à l'unisson.
Le flibustier sans pitié déboutonne son chemisier.
Bouton par bouton, le décolleté s'échancre, elle jette l'ancre.
Ses mains interlopes naviguent le long de son anatomie, sans un bruit.
Elle l'a en poupe la sensualité, à ses trousses la félicité .
Il la regarde, ses beaux yeux noirs sont clos, sa bouche en O.
Son esprit n'est plus sur terre, elle a perdu tous ses repères.
Mouillage interdit dans un monde englouti où son plaisir la déboussole.
Piraterie de ses envies, il lui vole chacune d'elle, une par une réalisée.
Il la fait gourgandine la jeune amandine.
Son incursion tourne à l'obsession, chaque cellule de son corps bouillone, l'ovationne.
Il reçoit et appelle les vivats de sa victime.
Face à lui, la douce pupazzo a un seuil de tolérance zéro.
Il voit apparaitre la proue de sa jouissance, accélère la cadence.
Son souffle haletant réchauffe le macho latent...
Le rustre la brusque, la brune s'offusque!
Alors ses ongles harponnent sa nuque...
De ses lèvres le capitaine la frôle, audacieux croc-mitaine.
Elle est en nage, fini le brigandage.
Sabordage du navire, elle ne pouvait plus tenir.


Anaya, 2007

1 novembre 2007

Une nuit d'Automne 1988...

Fraicheur, silence et volupté, il y a un arbre fiérement dressé.
Quelques siécles derrière lui, il a roulé ses racines.
Sur une branche haute, très haute, un peu en retrait: une feuille roussie, c'est de saison. Délicatement ambrée, marbrée même, aux reflets chauds contrastant avec la nuit noire.
Cinq branches. Une étoile champêtre qui tente de résister aux assauts du vent. Un vent frais qui la frôle faisant insensiblement onduler ses cinq extrêmités.
Les autres feuilles en aval la jalouse. De leur point de vue, elle embrasse les étoiles, les authentiques qui semblent renvoyer son reflet.
Troublante altérité.
Le ciel, ce miroir d'un soir.

Mais Folia est désespérément triste, neurasthénie abyssale. Songeant au temps où elle n'etait encore qu'un simple bourgeon axillaire.
Aucune de ses nervures n'etait encore formée, aucune ridule apparente, juste un embryon de vie. Elle ne s'est pas vue grandir et désire décroître jusqu'à disparition...
Une nostalgie constituant le germe de cette mélancolie qui la dévore chaque jour un peu plus. Le sentiment d'avoir un temps de retard, de ne pas être née à la bonne époque, la belle époque.
Malheureusement, on est ce que l'on nait.

Elle entend sans écouter les froissements des autres feuilles sur sa branche. Le vent malicieux rapporte à ses oreilles leurs stériles palabres dont elle n'a que faire.
La solitude pour essence. Elle est torturée, incompréhensible au même titre que le Singe d'une nuit d'automne.

Subito, la fraicheur d'une délicieuse exhalaison parcourt son corps, celle de la nuit récemment entrelacée à celle de la pluie.
Saveurs maléfiques qui altérent sa raison.
Durant une seconde, elle a goûté au bonheur de l'abandon.
Mais d'emblée, ses vieux démons en reprennent possession.
Impossible de déceler l'origine du mal au sein des innombrables supputations.
Capitulation.

La feuille d'une nuit d'Automne 1988.



Anaya, 2007

1 novembre 2007

Rex

Ta perruche?

Elle est au ciel, on la verra de notre nuage, elle chantera pour nous.
Elle volera à tire-d'aile, je vais écrire sur elle.
Elle s'appelait Rex, drôle de nom pour une perruche, très canidé. A croire qu'avec deux dizaines de centimètres, un piètre bec, des plumes bleu foncé, quelques longues blanches et une tête oblong, on obtient une Rex. Elle t'aimait, elle t'embrassait dans la bouche avec sa petite langue angulaire. Démonstration d'affection ou tentative de corruption? Tu n'as jamais vraiment su la raison. Mais peu importe, elle etait tienne, sereine, souveraine dans votre monde de bohémiennes. Pas bégueule pour un sous la pimbêche, elle chantait à tue-tête. Sa voix aïgue résonnait à travers les murs exigus. Avec un style singulier, elle imitait les piaillements matinaux des oiseaux sauvages, mais en polyphonie. Nadie sabe como hacia. Elle parodiait les conversations que les volatiles ont dans les arbres. Oui, en somme, elle chantait mais avait en elle l'âme d'un perroquet.
C'etait une princesse, une archiduchesse capricieuse, elle s'envolait dans des crises d'éréthisme sans leitmotiv. Elle était colérique, elle volait dans tous les sens en hurlant et faisait toujours ça à deux voix bien distinctes, comme si elle jouait deux personnages... Tu trouvais cela truculent, désopilant. Elle t'emmerveillait. Seule dans sa cage architecturale, depuis la mort de son acolyte amical, elle avait trouvé en toi de quoi lui rendre son émoi. Ton esprit nébuleux et ta vie d'artiste lui plaisaient. Tu en pincais pour elle, Rex n'avait pas volé sa place dans ton atelier. Vous avez passé un an comme ça en hiver, vous restiez ensemble dans ta bonbonnière à vous raconter des chimères, des rêves éphémères. Vos aventures sans queue ni tête, vous échangiez vos historiettes.

Ma Raf racontait: "Tu sais ma Rex, la poule naine de ma fille, Gertrude, ce matin elle a pondu son premier oeuf, dans la cuisine. Elle était terrorisée la pauvre elle hurlait en battant des ailes, puis elle a regardé son oeuf d'un air furieux et l'a chassé d'un coup de patte avant de sortir avec son air indigné."

Et la Rex riait en faisant entendre un léger ramage tout en se mettant sur une patte. Vous vous compreniez, Rafael parle Pérruchien! Quand elle avait faim ou soif, tu le savais et tu partageais ton pain avec elle. Lorsqu'elle se grattait la tête, cela signifiait qu'elle etait mal à l'aise mais elle le faisait uniquement en présence d'autres homos sapiens. Si tu peignais, elle regardait tes attitudes avec hébétude. Activité hiératique. Tu etais son Danasama, maitre en Japonais, son précepteur de coeur. Un Danasama oui, mais en aucun cas un dictat, tu jouais avec elle. Tu immisçais un pinceau entre les barreaux de sa volière ce qui lui faisait piquer une crise de nerfs! Elle t'arrachait l'objet du délit et s'acharnait dessus jusqu'a ce que mort s'en suive...il reste encore des cadavres de pinceaux dans la gloriette...
Mais ce matin l'espace d'un instant, de battre ton coeur s'est arrêté tandis que le sien a cessé pour l'éternité. Prisonnier du mutisme qui préserve ton stoïcisme, tu pleures la perte de ton amie. La plus distinguée des papegais ratées s'en est allée...

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28 octobre 2007

En eaux profondes...

C'est l'histoire d'une phobie, une acide hérésie. Viscérale qui s'insinue en toi jusqu'à l'effroi. Elle est étouffante, suffocante, oppressante. Tu ne sais pas la contrôler, elle te posséde in extenso. Tu n'es point dans le désert de Gobi mais plutôt dans son antinomie. En immersion, tu flottes, insignifiant dans cette étendue gigantale. L'eau te mignarde, te jauge mystérieusement, tu es tellement aux aguets que tu peux sentir chaque grain de sel serpenter sur ta peau. Tes sens sont en éveil, appeurés, ils te disent tout et son contraire tandis que ta respiration se fait haletante, précipitée. Tes yeux sont ouverts pourtant c'est le désert dans ta tête, ton esprit est obscurci par la peur. Tu ne sais plus qui tu es, pourquoi es-tu là? Tu aimerais tant être dans ses bras, dans les bras de ton mentor. Tu vendrais ton âme pour parvenir à t'évader, à te sortir de cette eau qui t'emprisonne. Elle te pilonne de ses vagues pourtant elle sait se faire douce et bercante. Ce n'est pas elle la source de tes angoisses mais les êtres qui la hantent. Et tu les imagines et ça te tue...
Peu à peu tu oublies ce qu'est la vie, ce qu'est un homme. Tu te transformes en galimatias inouï, en pelote d'agonie. Un tissu d'inquiétude se lie autour de la moindre parcelle de ton corps, tu crois percevoir des formes de vie à proximité. De vivantes  créatures à qui tu es donné en pâture. Elles te tâtent, te reniflent, écoutent tes clapotis craintifs de leurs branchies visqueuses. Tu ne peux plus respirer à présent, la terreur t'enserre, des larmes coulent le long de tes joues. Impuissant, tu es comme paralysé. Tu ressens une morsure, puis une autre et bientôt des centaines. Une par une, elles t'arrachent ta chair, ta vie. Tu appréhendes la déchirure de chaque lambeau de peau bien qu'elles soient simultanées. Comme si tu vivais la scène au ralenti, tu pourrais les compter. La souffrance est intense à outrance. C'est ton supplice pour tes vices. Ces carnassiers chétifs s'acharnent sur ta dépouille, ton âme s'est échappée de ce reste d'enveloppe corporelle. Tu ne ressens plus rien, en autarcie, tu vois ces milliers d'omophages te déchiqueter de leurs crocs acérés... Leur festin bacchanal fini, chacune s'en retourne au plus profond des abysses avec son infime bout de toi. En même temps que ton foie, tu as perdu la foi.


Anaya, 2007

28 octobre 2007

Poisson d'Avril

Le Printemps est mage.
A dos de sauterelle, je voyage.
Au coeur de mes souvenirs, je surnage.
Un léger frimas voile ma vue et inhibe mon toucher, il fait froid.
Les bouts de mes doigts sont glacés, frigorifiés, inaptes à ressentir quoi que ce soit.
Moi qui ne jure que par ce sens, n'imaginant jauger l'essence autrement...
Me voila privée de cette tendance, de toute espérance.
Fini d'aller à l'âme, tout ne sera plus que tarmacadam.
Un furtif désespoir me malméne en résonance.
Ma revanche: il me reste mes autres sens.
Puis-je encore connaitre l'émouvance?
Je sens... Je sens...
Mais oui!
Je sens!
Mon locuste verdâtre me rapproche à grandes embardées de ce délicat fumet,
je suis un timonier.
Une naïve fragance peut ramener à ma conscience des vestiges du passé,
des visions oubliées.
Indescriptible est cette odeur, indélébile au plus profond de mon coeur.
Elle est liée au parcours même de ma vie, un jour, une effigie.
Il s'arrête, inactif, j'ai un présage olfactif.
ça y est, nous y sommes, il s'envole Silensol.
J'aime ce sentiment de plénitude quand je me nourris de sa quiétude.
Je viens me mettre au vert, je viens rêver d'air.
Je veux me ressourcer, de tout ce bruit, me libérer.
Facile de s'oublier dans un endroit si merveilleux où les abeilles dansent oscillantes.
Où sont les nids? Les nids d'oiseaux groseilles succulentes.
L'indécence de ma présence n'a d'égale que celle de mon absence.
Mon esprit s'évade un peu plus encore, je ne suis plus là, plus vivante en tout cas.
La redescente sera rude, je serai triste, incandescente.
Le poisson d'Avril est cataclysmique cette année, étrange secousse sismique.


Anaya, 2007

28 octobre 2007

Hiroshima, extrait de "Ni d'Eve ni d'Adam" d'Amélie Nothomb

En me promenant dans les rues de cette ville de Province, je pensai que la dignité Japonaise trouvait ici son illustration la plus frappante. Rien, absolument rien, ne suggérait une ville martyre. Il me sembla que, dans n'importe quel autre pays, une monstruosité de cette ampleur eût été exploitée jusqu'à la lie. Le capital de victimisation, trésor National de tant de peuples, n'existait pas à Hiroshima.

28 octobre 2007

Son cosmos micromegas

Elle a un air trompeusement interloqué, la bouche bée, nez retroussé, éberluée.
Devant elle, un ithyphalle se dresse de toute son amplitude, un heurt à sa dévotion pour la féminitude. 
Elle se sent éprise d'un désir de couvent, d'une passion pour les convents.
Etant pourtant l'antigone de l'iconoclaste, elle envisage un troc de caste.
Palinodie instantanée, envie subite de chasteté.
Une tempérance de soi-même qui à rapport à la décence sans composer avec la continence.
Mais... Oh! sa libido crie au quiproquo, quel talent pour l'imbroglio!
Loin d'elle la virilité mais pas question de renoncer à la féminité.
Aux plaisirs charnels illicites auxquels elle ne veut résister.
Ne croyant pas en une quelconque congruité, elle l'acquiert à la force de son coeur, sa liberté.
Elle est belle, divinement belle dans la forme et dans son fond.
Pas de fausse vertu incongrue, ni de pudeur sans valeur, elle évolue au sein de la rue et ses leurres.
Tantôt polissonne mais jamais cochonne, elle aime laisser planer le doute de sa virginité comme celui de sa sexualité.
Femme, homme? Laissez-moi donc vous sucer la pomme!
Nul besoin de cage ou de ceinture de chasteté, faisant confiance à son respect, je sais que je ne serai point souillée.
A son âge, fini le libertinage, c'est promis elle sera sage.
L'esprit empli de vagues-à-lames, sa pareidolie pour seul cataplasme, elle est libre, divinement libre.

 

à Elle...



Anaya, 2007

28 octobre 2007

Fuits, légumes et végétaux

Ecoute petite truffe, si tu raménes ta fraise, on va se prendre le chou! Déjà que tu es haute comme 3 pommes si en plus tu as un pois chiche dans la tête et que tu me casses les noisettes, je vais te faire manger les pissenlits par les racines! Et puis d'abord, l'histoire de pomme de reinette et pomme d'Api, c'etait pas tes oignons. Alors au lieu de raconter des salades qui me courent sur le haricot appuie sur le champignon et travaille un peu. Tu as de la chance que je sois pacifiste, avant que les carottes soient cuites, on va couper la poire en deux. Tu arrêtes de faire le cornichon aux oreilles en feuilles de chou et moi de faire mon espèce de patate, comme ça personne ne se prendra de chataigne. ça nous évitera de nous faire embarquer dans le panier à salade et de nous prendre une prune. Et arrête de cligner tes yeux en amande, tu me fais rougir comme une tomate!


Anaya, 2007

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