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Envie d'une plume
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  • "Le petit lapin de Playboy ronge mon crâne végétal. Shoe shine boy. Oh Marilou petit chou. Qui me roulait entre ses doigts comme du caporal. Me suçotait comme un cachou. Et savait le dialecte chou. Poupoupidou. Tu sais ma Lou."
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Envie d'une plume
28 octobre 2007

Enfance.

J'ai envie de raconter un bout de vie, celui d'une petite fille.
La plus grande de sa classe, 1m46, qui jouait aux balles rebondissantes, aux osselets, aux pogs, aux billes avec les garçons et avec les filles à la corde à sauter, à l'élastique ou encore à la marelle dessinée à la craie bleue sur le sol de la cour de récré. Une fille à sa place et une place pour chaque fille. Elle souffrait souvent d'otites à force de jouer aux dauphins dans la piscine avec sa copine Julianne. La seule chose qui l'empechait de profiter pleinement de ces jeux aquatiques, c'etait la peur que des requins soient cachés au fond de la piscine... Une peur viscérale qui l'étouffait, la forcait à remonter immédiatement à la surface. Phobie qui ne l'a jamais quittée. Qu'importe. Elle sauvait des coccinelles et parfois meme des bébés lézards de la noyade. Âme salvatrice.



Et quand elle sortait de l'eau, c'etait pour aller regarder Le Club dorothée, Nicky larson, Maya l'abeille, Denver, Père Castor, Petit pied, les Joyaux magiques ou encore Tintin tout en dévorant les petites madeleines avec ce goût si particulier qu'elle n'arrive plus à retrouver aujourd'hui. Le souvenir de ces dessins-animés est aujourd'hui sa madeleine selon Proust. C'est loin tout ça...
En avant la super Nintendo avec Mario et surtout le petit dinosaure vert qui allait avec. Elle s'émerveillait egalement à la vue des Walt Disney, les grands classiques tels que Aladin, Blanche neige, La Belle et la Bete, La Petite Siréne et Polochon... Ou des Contes qui commencaient par "Il etait une fois.." auxquels elle ne croit plus aujourd'hui. Le Prince charmant s'est transformé en Charles Manson... Mais qu'importe, l'image du sourire innocent de Cendrillon reste gravé dans sa mémoire.



Elle suivait des activités fatigantes mais ça la rendait tellement heureuse... Un rien, un petit bout d'existence, c'est tout ce qu'elle demandait. Tous les mercredi matin à 10h: danse moderne/jazz avec Anne sa copine d'école préférée, puis à 14h: cours de piano avec Mme DeBallon et pour finir danse classique a 17h: 3éme position puis grand plié suivi d'un saut de chat. Le samedi après midi etait consacré à la gymnastique avec le prof dont toutes les filles etaient amoureuses. Toutes sauf elle!


Et oui parce que son coeur etait déjà pris... par Loîc, son ami d'enfance. Elle lui donnait la main pendant les cours de Mme Galiano et ils etaient dans le meme groupe d'observation des vers à soie. Ses petits vers furent témoins de ses premiers baisers sur la bouche. Avec ses copines qui avaient aussi des petits amoureux, elles jouaient au repassage du linge de maison. Tâche ménagère qu'elle fuit à présent! La maitresse leur répétait sans cesse d'arréter leurs jeux débiles mais elles n'etaient que des enfants. Mme Galiano avait perdu ses rêves, pas elles... Malgrè tout, celle-ci leur a appris à lire, à écrire, à distinguer leur droite de leur gauche, à compter avec la verdâtre marionnette Nénuphar... A cette époque là, les notes à l'école etaient: verte, jaune ou rouge. Elle collectionnait les vertes, ce qui rendait fiers ses parents. Quelques fois, quand elle s'ennuyait, elle s'amusait à nettoyer le tableau jusqu'à ce qu'il soit tout noir. Sinon, elle dessinait des paysages qui la faisaient rêver et des rosaces avec son compas. C'etait drôle l'école de ce temps là...




Le matin avant d'aller a l'école, il fallait qu'elle choisisse comment elle allait s'habiller mais elle s'en foutait! Un jogging, un tee-shirt et deux baskets à scratch plus tard, elle etait prête. Sauf quand sa mère avait décidé de lui faire une nouvelle coiffure: des macarons sur toute la tete, des petites tresses, deux couettes avec des élastiques fluos (très important!). Mais bientot ça sera sa Nounou qui s'occupera de tout ça... Elle disait toujours aurevoir à l'hirondelle qui avait construit son nid au dessus de son balcon avant de partir à l'école. Elle l'aimait bien... La fillette avait également une chenille de compagnie, il fallait bien trouver quelque chose puisque ses parents ne voulaient pas de chien, ni de chat à la maison. Enfin, sur le chemin, quand elle voyait une flaque d'eau, elle se sentait obligée de sauter dedans. En revanche, les jours de beau temps, elle comptait les coquelicots, rouges d'un côté, roses de l'autre. Parfois même elle cueillait puis mangeait les cerises de l'arbre de Mr et Mme Somaggio, 18 voie Romaine... Toujours les plus noires!



En rentrant chez elle, le soir, elle etait fière quand elle avait perdu ses dents de lait de le montrer à ses parents, quand ils etaient là... Ce qui, au fil du temps, se fit de plus en plus rare... Alors elle attendait patiemment le retour de son Papa un vendredi soir sur deux en écoutant "Mon Papa à moi est un Gangster" et en priant Dieu pour qu'il ne lui arrive rien sur la route. Rien au fil des 865 kilomètres qui le séparaient d'elle...



Et comme tous les enfants, elle a connu l'arnaque de la petite souris. Les 10 francs cachés sous l'oreiller, c'etait la belle époque! Avec 10 francs elle pouvait s'acheter 2 Kinders surprise. Désormais les €uros ne poussent plus sous les oreillers. Les francs encore moins!



Il etait une fois une petite fille de 7 ans qui rêvait d'avoir 15 ans pour arriver au niveau du 6éme tiroir du meuble de sa salle de bain. Aujourd'hui, le temps a passé, elle arrive très certainement bien au dessus du 6éme tiroir pourtant elle n'a pas l'impression d'avoir trouvé ce qu'elle espérait en grandissant....


Cette petite fille de 7 ans, c'etait moi il y a 10 ans...





Anaya,
2005. 

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